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Les variations hormonales peuvent-elles impacter notre poids ?

La production d’hormones, certains contraceptifs ou les étapes de la vie peuvent avoir des répercussions importantes sur le poids. Mais comment fonctionne cette relation entre prise de kilos et hormones ? 

Le rôle et le fonctionnement des hormones

Les hormones sont produites par le système endocrinien et libérées dans le sang par différents organes : hypothalamus, thyroïde, pancréas, glande surrénale, organes reproducteurs… Elles assurent la transmission de messages dans l’organisme et agissent sur la croissance, la reproduction, le sommeil, le métabolisme, l’humeur… La plupart d’entre elles ont un impact direct ou indirect sur le poids puisqu’elles influencent l’appétit, la satiété, l’énergie, le stress, la rétention d’eau ou encore le stockage des réserves ou la croissance musculaire. La ghréline et la leptine, par exemple, sont appelées hormones de la faim, car elles indiquent à l’organisme qu’il est temps de manger ou de sortir de table. D’autres hormones produites par la thyroïde assurent la gestion et la production d’énergie, tandis que l’insuline contrôle la quantité de glucose dans notre corps. Le cortisol peut aussi impacter notre silhouette, en poussant le corps à stocker de la graisse ou en causant des fringales. Les hormones sexuelles jouent aussi leur rôle dans notre métabolisme. La testostérone, produite par les hommes comme par les femmes, agit sur le développement des muscles et de la masse graisseuse. Elle favorise un métabolisme sain. Chez les femmes, plus spécifiquement, ce sont les œstrogènes et la progestérone qui jouent un rôle important dans la rétention d’eau, les fringales et la prise de poids. Leur équilibre et leur stabilité sont essentiels pour garder un poids sain. Une trop grande quantité de l’une ou de l’autre peut entraîner une prise de poids ou des difficultés à mincir. 

L’adolescence, une période “à risque”

Chamboulements hormonaux, régime alimentaire plus riche, activité physique moins fréquente… L’adolescence est un moment où il est facile de prendre du poids, mais aussi de connaître d’importantes variations sur la balance. Pourtant, ce ne sont pas nécessairement l’alimentation ou l’activité physique qui sont en cause. Les enfants, jusqu’à dix ans, ont un métabolisme plutôt rapide  et dépensent donc beaucoup d’énergie : croissance, jeux à l’extérieur, sport, alimentation supervisée par les parents… Mais aussi hormones sexuelles au repos. Avec la puberté, le poids et la répartition entre graisse et masse musculaire évoluent, et c’est normal ! Chez les jeunes filles, la masse graisseuse augmente au niveau des seins, du ventre et des cuisses, un simple mécanisme qui n’a rien à voir avec l’hygiène de vie, mais qui permet de stocker des réserves en vue d’une potentielle grossesse. Cela peut s’observer dans les deux années qui suivent l’arrivée des règles, à la fin de la poussée de croissance. Chez les garçons, la croissance dure plus longtemps et est aussi accompagnée d’une prise de poids. Les professionnels de santé estiment que le tournant se situe autour de quinze ans : le métabolisme se met au repos et les dépenses énergétiques baissent. Ce phénomène s’explique, entre autres, par les hormones qui poussent le corps à la réserve pour la fin de la croissance. Dès la fin de la puberté, le métabolisme revient à la normale. Pour éviter de prendre plus de kilos qu’il n’en faut, une hygiène de vie équilibrée doit être maintenue tout au long de l’adolescence. L’alimentation doit être surveillée, sans pour autant tomber dans les excès : l’anorexie et les troubles alimentaires touchent particulièrement les adolescents. Les jeunes doivent apprendre à faire attention à la sensation de faim et de satiété et à écouter leurs corps. L’activité physique est aussi le nerf de la guerre. Peu d’adolescents en pratiquent, surtout chez les filles. Elle est pourtant essentielle à une bonne santé. Enfin, il faut faire attention aux contraceptifs hormonaux (pilule, implant…) qui peuvent causer une prise de poids. Un avis médical est nécessaire pour trouver la contraception la plus adaptée. 

La grossesse : le grand chamboulement

Pendant la grossesse, les besoins énergétiques sont grandement accrus : développement du fœtus, du placenta, allaitement… Et il est plus difficile de bouger, ce qui favorise la constitution de réserves de graisses. Mais tout cela est parfaitement calculé. Plusieurs hormones travaillent, dès le second trimestre, à modifier doucement notre métabolisme. Les œstrogènes et la progestérone ne gèrent plus les cycles menstruels et l’arrêt de la contraception peut aussi impacter la prise de poids. Au contraire, les hormones vont travailler à constituer des réserves et à préparer l’allaitement. La sensation de faim se fait donc plus prégnante, tout au long de la journée. Si le premier trimestre est souvent synonyme de nausées, qui peuvent parfois causer une perte de poids, dès trois mois, le corps va préparer des réserves importantes pour pourvoir aux besoins du fœtus, puis à l’allaitement. Mais les hormones permettent aussi le relâchement de tous les muscles lisses et aident le corps à maintenir le bébé dans la muqueuse utérine. C’est pourquoi la prise de masse musculaire est particulièrement ralentie pendant la grossesse. Après l’accouchement, l’ocytocine va aider l’utérus à se rétracter tandis que la prolactine agit dans la production du colostrum puis du lait. On estime souvent que cette dernière joue un rôle important dans l’amincissement après l’accouchement. Mais cela est loin d’être automatique ! L’allaitement peut en effet aider à perdre les réserves constituées pendant la grossesse, mais à condition que les apports alimentaires soient adaptés. 

Ménopause et andropause : les facteurs de la prise de poids

Autour de 55-65 ans, hommes et femmes voient souvent leur silhouette s’étoffer et le gras s’installer dans des zones difficiles à mobiliser : ventre, poitrine, bras… Les muscles sont plus lents à se former et avec le vieillissement, la fonte musculaire a tendance à se renforcer. Si ce mécanisme est normal et difficilement évitable, le chamboulement hormonal produit par la ménopause a aussi un impact important sur le poids. Avec l’arrêt des menstruations, le niveau d’œstrogènes baisse, ce qui affecte la masse osseuse et musculaire, mais aussi la sensibilité à l’insuline. En d’autres termes, le métabolisme va ralentir et il sera plus difficile de perdre du poids. Les traitements hormonaux peuvent aussi faire grossir. Mais ce phénomène ne touche pas que les femmes. Chez les hommes, l’avancée en âge se traduit par un baisse de la testostérone. Cela entraîne à la fois une baisse de la fertilité, mais aussi de la masse musculaire au profit de la masse graisseuse, qui s’amasse surtout dans l’abdomen ou le torse. On parle alors d’andropause, le pendant masculin de la ménopause. Dans les deux cas, les professionnels de santé sont formels : il faut pratiquer une activité physique régulière et ciblée. Certains exercices de sport sont parfaits pour éradiquer la graisse superflue sur les cuisses ou le ventre. Or, après 50 ans, nombreux sont celles et ceux qui ne pratiquent pas assez d’activité physique. L’alimentation doit aussi être adaptée. Pour stimuler la prise de masse musculaire, il est recommandé de réduire les apports en lipides et de consommer suffisamment de protéines. Quant aux régimes amincissants, attention ! Ils peuvent causer des carences, de la fatigue et s’avérer inefficaces. 

Que faire en cas de problème ? 

Si vous subissez une prise de poids subite et inexpliquée, c’est peut-être un dérèglement hormonal. Consultez alors un endocrinologue, qui pourra identifier les causes et vous prescrire un traitement adapté.

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