Le métaverse peut-il servir en médecine ?

Annoncé comme la dernière révolution technologique, le métaverse est un ensemble de mondes virtuels digne des plus grands romans de science-fiction. Mais si le modèle peine à séduire le grand public, certains y voient un outil intéressant pour les professionnels de santé et leurs patients. Formation, examens, soins, quelles opportunités le métaverse peut-il offrir à la médecine ? 

Qu’est-ce que le métaverse ? 

Le métaverse est une technologie qui utilise la réalité augmentée et la réalité virtuelle pour concevoir des mondes digitaux complexes et indépendants, qui nous permettraient de créer des avatars, de danser, d’assister à un concert, d’interagir, de créer ou acquérir des œuvres d’art… Bref, un outil à l’image du monde virtuel dépeint dans le film de Spielberg, Ready player one, ou dans le jeu vidéo Second Life

On accède au métaverse à l’aide d’un matériel de réalité virtuelle assez poussé, ce qui explique qu’il reste pour l’instant assez inaccessible au grand public. Néanmoins, certains acteurs travaillent à y fournir des expériences inédites, comme une visite ultra réaliste des grottes de Lascaux, des jeux en VR, des simulateurs d’architecture… 

S’il est difficile de voir l’intérêt d’une telle technologie pour la vie quotidienne, certains y voient une solution pour soutenir les professionnels de santé dans leur formation, mais aussi les aider à poser un diagnostic et à entretenir la relation médecin-patient. 

Le métaverse pour former les médecins

La simulation 3D est déjà utilisée par les étudiants en médecine, par exemple pour se former à l’accouchement. Mais avec le métaverse, de nouvelles avancées ont été faites : la possibilité de mener des opérations en réalité virtuelle, avec un réalisme impressionnant. Les simulations sont maintenant particulièrement immersives et peuvent être menées en groupe, ce qui permet aux futurs chirurgiens de se former en conditions presque réelles à des techniques chirurgicales de pointe ou à des opérations longues. 

Mais ces outils peuvent aussi intervenir lors de vraies interventions chirurgicales. En juin 2021, la première opération pratiquée à l’aide d’un casque de VR a été couronnée de succès. Cet outil, comparable à un microscope numérique, peut offrir des visuels détaillés en temps réel sur la partie du corps à opérer, mais donnent aussi les constantes et l’emplacement des valves et des veines du patient. A l’aide de ce casque, les procédures chirurgicales pourraient devenir plus rapides et plus fiables. 

Des téléconsultations plus précises

La téléconsultation s’est massifiée depuis 2020, avec ses avantages et ses inconvénients, l’un d’eux étant la difficulté de poser un diagnostic fiable sans pouvoir examiner le patient. Mais le métaverse pourrait bien aider à pallier ce problème. Grâce aux technologies 3D et à la VR, les patients ayant des difficultés à se déplacer pourront être examinés à distance par les médecins et l’envoi des résultats d’analyse pourra se faire en temps réel. 

Des espaces virtuels spécifiques pourraient aussi émerger pour faciliter le suivi des maladies et mener des études cliniques à grande échelle, même si les patients sont éloignés. Une fois déployé, ce système pourrait permettre aux personnes vivant dans des déserts médicaux ou à mobilité réduite d’accéder à des soins de meilleure qualité. 

De nouvelles pistes pour la santé mentale

Les personnes souffrant de dépression, de syndromes post-traumatiques ou de TDAH pourraient bénéficier des nouveaux outils du métaverse. Des dispositifs d’hypnose associés à la VR ont montré des résultats encourageants pour le traitement de la douleur et de l’anxiété. Ceux-ci pourraient aussi être utilisés dans le cadre d’anesthésies générales sous hypnose, les rendant plus efficaces et permettant d’opérer des patients qui présentent des contre-indications aux produits anesthésiants. En outre, le métaverse pourrait permettre de mettre au point des protocoles de méditation destinés à calmer l’anxiété et l’angoisse en s’immergeant dans un lieu apaisant, mais aussi de créer des espaces virtuels dédiés aux thérapies de groupe. 

Beaucoup de choses restent à explorer et à bâtir avec le métaverse et les technologies de VR et d’AR, mais pour les principaux intéressés, il est certain que ces nouveaux outils pourront être mis au service des professionnels de santé et des patients.

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