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Cancer et inégalités hommes-femmes : un bilan peu réjouissant

Avoir un cancer n’a pas les mêmes conséquences selon qu’on soit un homme ou une femme. Charge mentale, tabous, vie affective et professionnelle… L’Institut Curie a dévoilé en février une étude sur l’impact d’un cancer dans la vie des femmes. 

Les tabous liés aux cancers féminins

Le nombre de cancers chez les femmes augmente d’année en année. Ce phénomène est majoritairement dû au tabagisme, mais aussi au manque de prévention. Et pour cause ! Les déserts médicaux rendent difficile l’accès aux spécialistes de la santé féminine, alors qu’ils remplissent un rôle préventif essentiel : dépistage organisé, frottis cervico-utérin, contrôle régulier… 

Il est en outre parfois difficile pour les femmes de parler de leur santé gynécologique et sexuelle. Si l’on discute plus aisément du cancer du sein, les cancers touchant l’appareil reproducteur souffrent de préjugés tenaces. Tout d’abord, pas facile pour une femme de parler de pertes anormales, de mauvaises odeurs ou de démangeaisons intimes ! Bien que ces signes nécessitent une prise en charge rapide, il est difficile pour certaines femmes de consulter, par honte ou par appréhension des examens. 

Soigner un cancer quand on est une femme, c’est difficile à assumer en société. Que ce soit les effets secondaires des traitements ou les interventions médicales, ces soins peuvent sérieusement impacter la vie des femmes, et notamment leur vie affective et sexuelle. Près de la moitié des Français estiment que les femmes ne peuvent pas retrouver la même vie intime qu’avant la maladie. Ce type d’idées reçues n’aide pas les personnes concernées à bien vivre leur parcours de soins et peut sérieusement altérer la qualité de vie des femmes touchées par le cancer. 

Le cancer, un facteur aggravant des inégalités

Les femmes exercent majoritairement les métiers les plus précaires, que ce soit en termes de temps de travail ou de valorisation financière. Plus de la moitié des Français estime que les femmes atteintes d’un cancer ne peuvent pas retrouver la même vie professionnelle qu’avant la maladie. Et cela se vérifie dans les statistiques : si une personne sur cinq ne reprend pas le travail un an après les traitements, les femmes ont généralement plus d’arrêts maladie ou de temps partiel. Lorsqu’elles occupent des postes de contact, il devient de plus en plus compliqué d’assurer son travail, car les tabous liés aux effets secondaires des médicaments sont très ancrés. Les conséquences financières de la maladie peuvent être dramatiques pour les femmes seules, d’autant plus qu’elles sont 20% à être quittées par leur conjoint pendant la maladie, contre 3% chez les hommes. 

L’impact social de la maladie est également plus fort chez les femmes que chez les hommes. Pendant et après les traitements, les femmes peinent à maintenir une vie sociale digne de ce nom, majoritairement à cause du regard des autres et de la difficulté à le supporter lors des sorties, par exemple. En outre, en cas d’arrêt de l’activité professionnelle, c’est tout un pan essentiel de l’identité sociale qui disparaît. 

La question du maintien de la vie professionnelle et du retour au travail

Si les femmes peinent à maintenir ou à retrouver leur vie professionnelle après les traitements, ce n’est pas tant parce que la maladie affecte leurs capacités physiques, qu’à cause du regard des autres et en particulier de la charge mentale domestique. Cette expression désigne le travail invisible et ininterrompu qui consiste à penser à tout, à tout prévoir pour la maisonnée, parfois au détriment de son propre bien-être. Tâches ménagères, soins aux enfants, courses, organisation de la vie familiale, plus de la moitié des femmes atteintes par un cancer ont vu leur charge mentale exploser. Les femmes vivant en couple n’en sont pas épargnées, bien au contraire, les hommes participant peu aux tâches domestiques du foyer. Difficile, donc, de reprendre le travail lorsque le bon équilibre de la famille ne repose que sur une personne. 

De nos jours, avec le développement du télétravail et de l’hospitalisation à domicile, on parle bien plus volontiers de maintien au travail pendant la maladie. Grâce à un parcours de soins adapté et à un aménagement du temps de travail, il est en effet possible de poursuivre son activité professionnelle pendant le traitement. Mais là encore, plus de la moitié des Français estiment qu’il est difficile pour une femme de concilier vie personnelle et professionnelle pendant et après les soins. Dans l’inconscient collectif, être malade est en totale opposition avec la poursuite de sa vie professionnelle, bien que la majorité des femmes atteintes par un cancer expriment le besoin de poursuivre leur activité. La maladie n’a, statistiquement, pas les mêmes conséquences selon le genre de la personne touchée. Dépistage, soins, vie professionnelle, sociale et familiale, les femmes sont globalement moins bien loties que les hommes lorsqu’il s’agit de cancer. C’est pourquoi l’Institut Curie se consacre à la recherche de nouveaux parcours de soins plus adaptés aux besoins des femmes, mais travaillent également à corriger les préjugés et tabous liés aux cancers féminins. Vous pouvez découvrir ici leur dernière étude sur l’impact du cancer dans la vie des femmes.

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