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Jeux vidéos : passion ou addiction, la frontière peut être mince

 
Que penser du jeu vidéo, industrie florissante mais bouleversée par des études contradictoires sur ses effets ? Certains spécialistes tirent la sonnette d’alarme et parlent d’addiction, tandis que les joueurs considèrent le jeu comme une activité ludique ordinaire et un medium artistique comme un autre. 

Le trouble du jeu vidéo : ce qu’en disent les spécialistes

Depuis 2019, le trouble du jeu vidéo (gaming disorder) est reconnu comme maladie mentale par l’OMS et toucherait entre 0,5 et 4% des 2,5 milliards de joueurs dans le monde. Ce trouble a été défini comme une addiction, au même titre que le tabagisme ou la toxicomanie. Mais les scientifiques peinent à s’accorder sur l’origine de cette affection. Pour certains, l’excès de jeux vidéos est dû à des pathologies préexistantes et le medium n’est, en soi, pas responsable de la dépendance. Pour d’autres, les jeux vidéos sont conçus avant tout pour fidéliser les utilisateurs, en proposant des univers captivants, qui stimulent les circuits de la récompense au même titre que d’autres substances addictives.
L’OMS propose plusieurs pistes pour poser le diagnostic du trouble du jeu vidéo : 
  • Perte de contrôle sur le jeu
  • Priorité accrue au jeu
  • Altération non négligeable des activités personnelles, familiales, sociales, éducatives ou professionnelles
  • Poursuite ou pratique croissante du jeu en dépit de conséquences dommageables, sur une durée d’au moins 12 mois. 
Quelques facteurs de risques ont également été identifiés : 
  • Naturel peu enclin à l’aide, au soin et au souci de l’autre
  • Humeur dépressive
  • Anxiété
  • Mauvaise estime de soi
  • Phobie sociale…

Ce qu’en pensent les joueurs

Fustige-t-on un enfant parce qu’il joue trop aux échecs ? Parle-t-on d’addiction pour les cinéphiles ? Le jeu vidéo est-il si abrutissant qu’on le croit ? A toutes ces questions, les gamers répondent d’une seule voix que le jeu est une passion et non une addiction. Beaucoup d’entre eux rappellent que dès les années 1930, on parlait de dépendance au cinéma et de fuite de la réalité à travers les films. Certaines études définissent en effet des bénéfices à la pratique du jeu vidéo : médiateur intéressant en psychothérapie, précurseur des relations sociales (jeux en coopération ou en réseau), développement des capacités cognitives, de réflexion, etc. 
De nombreux joueurs déplorent également les préjugés qui collent à la peau du jeu vidéo et un manque d’écoute de la part de la communauté scientifique. Certains psychanalystes se sont toutefois plongés dans le milieu du jeu vidéo et rapportent que si la dépendance peut y exister, elle n’est pas pour autant à considérer comme une addiction ou une maladie mentale. 

Que penser, que faire en cas d’excès de jeux vidéos ? 

Là où tous les experts se rejoignent, c’est sur la prévention des troubles psychiatriques chez les enfants, qui passent aussi par une utilisation raisonnable des écrans, comme des autres activités ludiques. 
Les activités numériques et les écrans sont à proscrire pendant toute la petite enfance car ils peuvent nuire au développement psycho-moteur. Mais que faire quand un enfant ou un ado est passionné par les jeux vidéos ? La première étape, c’est de se poser les bonnes questions : la pratique des jeux vidéos impacte-t-elle ses résultats scolaires, ses relations sociales, son sommeil, son bien-être ? Si oui, le jeu est-il réellement la cause de cette situation ? Un enfant peut se réfugier dans le jeu lorsqu’il fait face à un chamboulement : confinement, déménagement, décès d’un proche, etc. Les parents sont avant tout invités à s’intéresser aux jeux qui plaisent à leurs enfants, à jouer avec eux… La priorité est de ne pas stigmatiser l’enfant pour ses goûts, mais l’accompagner vers une pratique raisonnée et modérée de tous ses loisirs.

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