Comment parler des addictions aux adolescents ?

Santé mentale Comment parler des addictions aux adolescents ?

Comment parler des addictions aux adolescents ?

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La série Euphoria, qui dépeint les pratiques dangereuses d’adolescents accros à diverses drogues, a rencontré un grand succès, notamment auprès des jeunes. Parler de ces excès et risques à nos ados, c’est aussi leur donner les clés pour y résister. Comment s’y prendre ?

Des substances addictives… Mais pas que

On parle d’addiction pour désigner la dépendance physique et/ou psychique à une substance ou à un comportement, dès lors que celle-ci a des conséquences néfastes sur la santé et la qualité de vie de la personne touchée. Le tabac et l’alcool, par exemple, bien que légaux, sont deux produits hautement addictifs et qui posent des risques importants : maladies, perte de repères, troubles du comportement, voire décès. Certains médicaments, disponibles en pharmacie sur prescription, peuvent aussi provoquer des comportements addictifs : morphine, amphétamines, benzodiazépines… Enfin, l’héroïne, la cocaïne, le cannabis ou les drogues de synthèse sont des substances illégales qui peuvent avoir de très graves conséquences sur la santé et dont la consommation ne peut être raisonnée. 

Cependant, on parle aussi d’addiction pour désigner une dépendance à un comportement ou une activité : l’addiction aux jeux d’argent ou aux jeux vidéos est une affection qui touche de plus en plus d’individus. Il est à noter que, dans tous les cas, la notion de plaisir est à la base même de la dépendance : alcool, cocaïne ou jeux sont tous des produits qui ont un impact sur le cerveau et le circuit de la récompense. Le problème réside majoritairement dans la perturbation des voies de neurotransmission, qui altère la capacité de jugement, l’image de soi et d’autres fonctions cérébrales essentielles. C’est ce processus, entre autres, qui est à l’origine de l’addiction. 

Les risques posés par l’addiction

Expliciter les risques des addictions aux adolescents, qui ne les connaissent pas encore très bien, est essentiel. Il existe tout d’abord des dangers immédiats, posés par la consommation de substances, légales ou non. Une consommation d’alcool excessive peut mener à un coma éthylique, une seule prise de médicaments peut détruire le foie et, bien sûr, les drogues dures peuvent provoquer le décès par overdose. Ces risques immédiats peuvent s’accompagner d’autres dangers : accidents de la route, altération de la notion de réalité… 

A long terme, d’autres risques se posent pour les usagers. Des maladies physiques ou mentales peuvent survenir : cancer, hépatite C ou VIH (dans le cas de drogues injectables ou sniffables), des troubles cognitifs, des pertes de mémoire… Cela est d’autant plus vrai pour un cerveau jeune, qui n’atteint sa maturité qu’à 25 ans. Ces dangers, les ados ne les connaissent pas forcément et ils peuvent rester très abstraits pour eux. C’est pourquoi il est primordial de leur en parler, en restant factuel et non moralisateur. 

Prévenir et soigner les addictions

Pour prévenir la mise en place d’une addiction, quelle qu’elle soit, il convient de connaître dans quel “terrain” celle-ci est plus susceptible de survenir. L’addiction est une maladie qui peut toucher n’importe qui mais qui a une certaine prévalence génétique : certaines personnes y sont, spontanément, plus vulnérables. Des traumatismes, des troubles comme l’anxiété ou la dépression peuvent aussi favoriser la prise de substances ou les comportements à risques. D’autre part, la proximité avec les produits et un contexte familial ou social difficile peut, de même, être un facteur d’addiction. 

Se rétablir d’une addiction, c’est possible, bien qu’il s’agit d’une maladie complexe et qui demande une prise en charge pluridisciplinaire. L’addictologue est l’interlocuteur de référence pour l’accompagnement des personnes addicts. Un psychologue ou un psychiatre peuvent également intervenir et une assistance sociale peut être proposée. Le rétablissement peut prendre plusieurs années et, généralement, l’usager devra définitivement renoncer à la substance ou au comportement concerné pour limiter les risques de rechute. Rappelez à vos ados qu’il est possible de se faire rétablir, à condition d’être accompagné par des professionnels de santé et de bien suivre le traitement prescrit. Mais ce processus prend du temps, de l’énergie et est difficile : autant de raisons de ne jamais commencer !

Trouver les bons mots

  • Tenez-vous en aux faits. Si vos ados mettent votre parole en doute, rappelez-leur que vous ne donnez pas votre avis, mais que vous restez factuel. 
  • Veillez à donner l’exemple, tant sur la consommation d’alcool ou de tabac que sur le temps d’écran.
  • Rappelez ce que dit la loi : certaines substances sont illégales, d’autres sont strictement interdites aux mineurs, d’autres encore ne sont disponibles que sur prescription médicale. S’en procurer peut avoir des conséquences juridiques.
  • Si vous avez un doute sur un comportement addictif de votre enfant, demandez conseil à un professionnel de santé. Vous pouvez aussi en parler à son établissement scolaire.

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