Closeup shot of an unrecognisable man holding a glass of water and medication in his hands

Qu’est-ce que la résistance aux antibiotiques ?

On parle de résistance lorsqu’un traitement antibiotique est inefficace sur une bactérie infectieuse. Comment ce phénomène est-il apparu et comment l’éviter ? 

Le fonctionnement des antibiotiques

Les antibiotiques sont des substances d’origine naturelle ou synthétique qui détruisent les bactéries ou bloquent leur croissance. Ils n’ont aucune efficacité sur les virus ou les champignons. Le premier à avoir été découvert est la pénicilline. Dès les années 1930, des antibiotiques de synthèse sont mis au point en laboratoire.
Pour empêcher la prolifération d’une bactérie infectieuse, l’antibiotique approprié est choisi selon son mode d’action. Les bactéries sont des organismes unicellulaires ; leur paroi est essentielle à la survie. Certains antibiotiques vont donc avoir une action sur celle-ci, en inhibant sa synthèse ou en détériorant sa membrane, ce qui finit par détruire la bactérie. D’autres substances empêchent la synthèse des acides nucléiques, des protéines ou de certaines vitamines : ce mode d’action inhibe la reproduction des bactéries.
A noter que les antibiotiques ne sont pas à même de “reconnaître” un organisme pathogène, mais leur spectre d’action varie et motive donc la prescription d’un produit plutôt qu’un autre, en fonction de la bactérie visée et de leur impact sur le microbiote sain. 

Les causes de la résistance aux antibiotiques

Depuis la découverte de la pénicilline, les antibiotiques ont été massivement administrés aux humains, comme aux animaux, pour venir à bout de certaines maladies infectieuses comme la rougeole, la variole ou la tuberculose. Cependant, dès les années 1970, ces traitements perdent en efficacité, à cause de l’émergence de bactéries résistantes. Ce phénomène résulte de plusieurs facteurs. Tout d’abord, l’utilisation des antibiotiques a fait apparaître une “pression de sélection” sur les bactéries, c’est-à-dire la disparition des souches sensibles au profit des plus résistantes. Si certaines sont naturellement protégées de tel ou tel produit, d’autres ont connu une mutation génétique, induite ou transmise, qui peut se traduire par : 

  • La modification de la cible de l’antibiotique (membrane, enzyme, protéine…)
  • La meilleure résistance de la membrane
  • La production d’une enzyme capable de modifier ou détruire l’antibiotique. 

La plupart du temps, les résistances ne concernent qu’un antibiotique ou une famille spécifique, mais de rares souches sont devenues résistantes à presque tous les traitements.
Ce phénomène est globalement dû à une surconsommation d’antibiotiques, qui sont parfois prescrits dans le cas d’infection virales où ils se révèlent inefficaces, ou encore administrés en faible dose à des animaux d’élevage pour favoriser leur croissance (à noter que ce mode d’administration est interdit en Europe). 

Comment lutter contre l’antibiorésistance ? 

Prévenir la résistance aux antibiotiques repose sur plusieurs actions conjointes. Tout d’abord, la lutte contre la transmission des souches résistantes est un volet essentiel pour limiter la prescription massive des antibiotiques. Les règles d’hygiène en font partie intégrante, car elles jouent un rôle important dans la prévention des infections. La vaccination est également essentielle car, en évitant de contracter la maladie, elle permet de limiter la prescription des traitements et donc la prolifération de souches résistances. Par exemple, le vaccin contre le pneumocoque a permis de réduire la résistance aux antibiotiques de cette bactérie infectieuse.
Autre point important : la prescription et l’utilisation des antibiotiques doit obligatoirement être contrôlée, chez les humains comme chez les animaux. Ces médicaments ne sont indiqués que pour combattre une infection d’origine bactérienne, d’où l’importance du dépistage et de l’identification des souches avant la prescription du traitement.
Enfin, la recherche travaille activement à la mise au point de nouveaux antibiotiques, un processus long et complexe, car la substance active doit être à même d’annihiler les bactéries résistantes sans poser d’effets indésirables lourds sur le microbiote sain du patient. 

Les bons gestes du quotidien

  • Limitez la transmission d’infections en vous lavant régulièrement les mains et en évitant les contacts avec des personnes malades
  • Veillez à rester à jour sur vos vaccinations
  • Protégez-vous des IST et MST
  • N’utilisez d’antibiotiques que lorsqu’ils sont prescrits et suivez scrupuleusement le traitement recommandé par votre médecin
  • Ne partagez jamais vos antibiotiques et rapportez-les en pharmacie lorsqu’ils sont périmés
  • Respectez les règles d’hygiène lors de la préparation des repas : bien cuire les aliments, les garder propres, les conserver à un température adaptée…

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