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Phobies d’impulsion : ces actes violents que nous imaginons mais ne ferons jamais

Les phobies d’impulsion, ou pensées intrusives, souvent inavouables, n’ont pourtant rien d’un passage à l’acte et peuvent se soigner, à condition d’être bien accompagné. 

Les phobies d’impulsion, c’est quoi ? 

La phobie d’impulsion est un trouble psychiatrique de la famille des TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs), qui se traduit par la peur de commettre des actes graves et répréhensibles : faire du mal à soi-même ou aux autres. Ces craintes ne sont absolument pas annonciatrices d’un passage à l’acte, mais sont signe d’une peur obsessionnelle. Elles peuvent toucher tout le monde, à diverses étapes de la vie : un étudiant qui tremble à l’idée d’attaquer son professeur, un jeune parent qui craint de faire du mal à son nouveau-né… Généralement, cela se traduit par plusieurs symptômes : 

  • La peur de passer à l’acte par inadvertance (accident de la route, par exemple)
  • L’angoisse d’avoir une pulsion agressive, des pensées malveillantes à l’égard de ses proches, d’inconnus ou de sa propre personne. 

Ces pensées intrusives sont particulièrement désagréables à vivre pour l’intéressé, qui peine à en parler, peut ruminer à longueur de journée et mettre en place des stratégies d’évitement. Les personnes touchées par ce TOC passent souvent du temps à vérifier qu’elles n’ont pas commis d’acte répréhensible et à s’assurer qu’elles ne le feront pas. 

D’où vient la phobie d’impulsion ? 

Les TOC reposent sur une sensation de doute constant, identifiée dès le XIXe siècle. Pour la phobie d’impulsion, il n’existe pas de facteurs précis, mais des comorbidités peuvent se manifester : les personnes qui en souffrent sont plus à même de présenter des troubles de l’humeur, des états dépressifs ou de l’anxiété. Elle peut aussi apparaître suite à un événement traumatisant, un changement de vie important ou en période de stress (examens, burn-out…). Cas particulier, le post-partum peut favoriser l’émergence des pensées intrusives. Dans ce cas, la chute d’hormones, la fatigue liée à l’accouchement et aux soins du nouveau-né forment un cocktail qui peut grandement affecter les jeunes parents. A l’échelle d’une vie, nous pouvons tous expérimenter ces phobies d’impulsion, mais elles deviennent souvent d’autant plus violentes et obsessives lorsque nous sommes fragilisés mentalement, émotionnellement ou physiquement.
A noter que la phobie d’impulsion n’induit jamais de passage à l’acte. Elle n’est qu’une peur et n’indique en aucun cas que nous perdons le contrôle de nos actes ou de nos capacités morales. 

Comment la soigner ? 

Difficile d’avouer toutes les pensées qui nous traversent, surtout quand elles sont transgressives et nous font honte ! Si certains épisodes de phobie d’impulsion passent d’eux-même, elle peut aussi nous envahir et rendre notre quotidien plus difficile. Plusieurs signaux doivent alerter : 

  • Accès de panique, tremblements, crise d’angoisse, vertiges…
  • Vérification répétées qu’aucun acte malveillant n’a été commis
  • Stratégies d’évitement (refuser de conduire, par exemple)
  • Ruminations mentales constantes autour des pensées intrusives. 

Comme les autres TOC, la phobie d’impulsion nécessite une prise en charge par un thérapeute spécialisé et formé en thérapies cognitives et comportementales. Il est important de trouver un praticien aguerri et habitué au traitement des TOC. La psychanalyse n’a, à ce jour, pas fait ses preuves pour soigner les pensées intrusives. En revanche, la méditation, l’EMDR ou encore l’hypnose sont des techniques qui constituent un complément de traitement intéressant. Dans certains cas, un traitement médicamenteux peut être prescrit, en particulier si la phobie d’impulsion s’accompagne de dépression ou d’anxiété.

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