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Régime cétogène : du gras, mais pas de sucres, efficace ou dangereux ?

 
Cette diète au nom scientifique a été mise au point il y a cent ans, à destination des enfants épileptiques. Riche en lipides et pauvre en glucides, ce régime fait de plus en plus d’adeptes, mais laisse les professionnels de santé assez sceptiques. 

Qu’est-ce que le régime cétogène ?

Le régime cétogène ou Keto est basé sur une réduction importante de l’apport en glucides au profit des lipides. Cette alimentation spécifique produit un état de cétose : l’organisme puise son énergie dans les graisses (et non dans les glucides), grâce aux corps cétoniques. Il faut plusieurs semaines de régime drastique pour y parvenir. Cet état est généralement confirmé par un test urinaire disponible en pharmacie. Il provoque une baisse de l’appétit et donc le plus souvent une perte de poids. 
Le régime cétogène autorise 5% de glucides par jour (soit 50 grammes seulement, contre 130 grammes recommandés quotidiennement par les professionnels de santé), 75% de lipides et 20% de protéines. Il est considéré par ses adeptes comme un mode de vie et non une diète ponctuelle, et se ponctue généralement de périodes de jeûne intermittent. Les aliments interdits sont nombreux : 
  • Sucre et produits sucrés (pâtisseries, viennoiseries, gâteaux, biscuits…)
  • Céréales
  • Féculents
  • Légumineuses
  • Fruits et légumes sucrés
  • Laits végétaux
  • Fromages frais ou à pâte molle
  • Sodas
  • Chocolat, miel, confiture, pâte à tartiner… 

L’alimentation cétogène et les recommandations

Le régime Keto se constitue d’aliments bien précis à consommer en quantités pour atteindre l’état de cétose : 
  • Poissons et fruits de mer
  • Viandes rouges et blanches
  • Oeufs
  • Beurre
  • Huiles végétales
  • Olives, avocats
  • Légumes verts
  • Fromages à pâte dure
  • Vinaigre, jus de citron. 
Comme l’apport en lipides est élevé, il convient de prêter attention à leur qualité. Les gras saturés et monoinsaturés sont recommandés, ainsi que la consommation d’oméga-3. Pour éviter les carences, les adeptes de la diète doivent se supplémenter en vitamine D, en acide folique, en fer et en calcium.
Développé dans les années 1920 à destination des personnes épileptiques, des effets bénéfiques du régime cétogène ont été observés, en particulier chez les enfants, dans 30% des cas d’épilepsie pharmaco-résistante. Problème : il n’existe pas d’étude en double aveugle pour attester de manière fiable ces bénéfices. 

Effets secondaires, risques et précautions

Les professionnels de santé ne recommandent pas l’usage à grande échelle de ce régime, car ses effets secondaires sont importants. Tout d’abord, l’état de cétose se manifeste par un état pseudo-grippal : maux de tête, fatigue, nausées, problèmes intestinaux, sommeil difficile… La déshydratation est aussi un des effets de la cétose, en raison du faible apport en glucides. Plus grave encore, l’ingestion importante de lipides peut causer une hypercholestérolémie et un taux de graisses élevé dans le sang. Ces deux phénomènes peuvent être à l’origine de maladies cardio-vasculaires. Des calculs rénaux peuvent aussi être observés, ainsi qu’une baisse de la densité osseuse. 
En médecine, et notamment en matière de régimes, on évalue le rapport bénéfices-risques d’un traitement avant de le prescrire. Les professionnels de santé et les diététiciens ne recommandent pas le régime cétogène, pour plusieurs raisons : 
  • L’alimentation est déséquilibrée et la notion de plaisir gustatif est totalement absente du régime
  • Il peut produire des carences
  • Nous manquons d’études fiables pour évaluer au mieux ses bénéfices. 
Conclusion : bien que ce régime soit à la mode, il est totalement contre-indiqué aux femmes enceintes ou allaitantes, aux mineurs, aux personnes malades, en convalescence ou en situation de handicap. 

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