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Hommes et femmes : des inégalités d’accès aux soins encore criantes

 
En matière de santé, hommes et femmes sont loin d’être égaux, mais c’est au moins autant dû aux clichés et aux idées reçues qu’aux véritables différences biologiques. Risques d’accident, santé mentale et cardio-vasculaire, les inégalités liées au genre posent de nombreux problèmes. 

Des maladies qui touchent spécifiquement les hommes ou les femmes… Mais pas que !

Il existe bien sûr des différences biologiques entre hommes et femmes qui nous rendent plus ou moins vulnérables à certaines affections. Cela rend certains soins préventifs nécessaires : le frottis, par exemple, à partir de 25 ans, ou le dépistage du cancer de la prostate. Statistiquement, certaines maladies sont plus représentées chez l’un ou l’autre des sexes. Par exemple, l’ostéoporose ou la polyarthrite rhumatoïde touchent plus largement les femmes, notamment à cause de la ménopause qui peut fragiliser os et articulations. A l’inverse, les hommes sont majoritaires parmi les personnes atteintes d’hémophilie ou de daltonisme. De même, certaines IST comme la gonorrhée ou la chlamydia peuvent être asymptomatiques chez les femmes mais beaucoup plus gênantes pour les hommes. 
Néanmoins, dans certains cas, une maladie ne sera pas correctement dépistée car on considère qu’elle touche peu les femmes ou inversement. C’est le cas par exemple des maladies cardio-vasculaires. On a longtemps cru que les jeunes femmes étaient protégées des infarctus par leurs hormones, alors que les symptômes sont différents chez celles-ci : peu de douleurs thoraciques, mais des douleurs abdominales, des étourdissements… 
Il y a bien sûr le cas de l’endométriose : les douleurs intenses ressenties par les femmes touchées ont longtemps été attribuées à leur état psychologique, sans que des examens complémentaires soient réalisés. Ce retard de diagnostic cause de nombreuses complications et pose des risques importants pour la santé de tous les patients. 

Le poids des tabous et des clichés

Si certaines maladies sont mal dépistées, c’est souvent parce qu’elles ne sont pas socialement attribuées à l’un ou l’autre des genres. Par exemple, l’alcoolisme chez les femmes est souvent mal diagnostiqué, car il est généralement peu admis que les femmes boivent de façon pathologique. Elles ont également tendance à dissimuler plus efficacement leurs addictions, car celles-ci sont socialement moins acceptées que celles d’un homme. Ce sont ces attentes sociales qui causent la surreprésentation des hommes dans les accidents de la route, en particulier les plus graves : la pression sociale pour que les hommes, en particulier les plus jeunes, apparaissent comme hardis et prenant des risques, est telle que certains se mettent en danger pour “épater”. 
Sur un tout autre registre, les hommes manquent cruellement d’information sur la contraception et celle-ci repose quasi systématiquement sur les femmes. Plus grave encore, c’est en santé mentale que les inégalités sont les plus criantes. Alors que les femmes se voient souvent prescrire une psychothérapie pour cause de douleurs ou de problèmes de dos, les hommes sont peu encouragés à consulter un psychiatre ou un psychothérapeute. De même, les codes sociaux ne poussent pas les hommes à exprimer leur mal-être, ce qui rend le diagnostic de la dépression difficile et qui cause, entre autres, des suicides plus nombreux chez les hommes que chez les femmes. 

Essais cliniques, formations… Le rôle des professionnels de santé

C’est au début des années 1990 que l’industrie du médicament s’est penchée sur le manque de représentation des femmes dans les essais cliniques. Encore aujourd’hui, les traitements sont largement testés sur les hommes, les femmes ne représentant en moyenne que 30% des individus dans les essais cliniques, alors que les médicaments peuvent grandement affecter leur santé. C’est le cas, par exemple, de l’isotrétinoïne (Roaccutane), dont la prescription est interdite aux femmes enceintes, en raison de risques importants pour la santé du foetus. De même, certaines molécules peuvent causer des effets secondaires importants, différents chez les hommes et chez les femmes : absence de règles, bouleversements hormonaux, dysfonctionnement érectile, etc.
De nos jours, les professionnels de santé sont plus largement formés à l’adaptation de la prise en charge en fonction du genre. Par exemple, les hommes sont de plus en plus invités à consulter leur médecin-traitant régulièrement, sans que leur conjointe ne se charge de prendre le rendez-vous ou de leur rappeler. D’autre part, certains médecins se forment sur la contraception masculine, afin de permettre aux hommes qui le souhaitent de gérer eux-mêmes leur fertilité.
Plus récemment, la pandémie de Covid-19 a renforcé certaines inégalités d’accès aux soins, en particulier pour les femmes enceintes, les personnes en situation de handicap physique et mental, les personnes âgées… Il est donc essentiel pour tous de continuer à suivre sa santé au plus près et de consulter régulièrement, en particulier en cas de problèmes. 

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