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Contraception masculine : où en sommes-nous ?

 
Trouver une méthode de contraception adaptée. Se rendre chez le gynécologue pour la mettre en place. Faire des rendez-vous de contrôle, parfois des prises de sang régulièrement. Penser à surveiller son cycle, à prendre sa pilule chaque jour, à vérifier chaque mois l’absence de grossesse. Plus de cinquante ans après la loi Neuwirth, toutes ces tâches échoient encore aux femmes. Et si les hommes s’y mettaient ? 

Préservatif et retrait : peu fiables

Quand on parle de contraception masculine, on pense en premier lieu aux méthodes mécaniques : le préservatif masculin et le retrait. Mais si le préservatif est incontournable pour se protéger des MST et IST, il n’est pas toujours apprécié en moyen de contraception quotidien : risque de déchirure, inconfort… En outre, certains couples déplorent le budget qu’il représente et les déchets qu’il génère. Mais il reste toutefois un excellent contraceptif en attendant une méthode plus adaptée. 
Quant au retrait, il n’est clairement pas considéré comme une méthode fiable par les professionnels de santé. En effet, le liquide pré-séminal peut contenir des spermatozoïdes d’une précédente éjaculation et le sperme ne doit pas rentrer en contact avec la vulve. Si certains couples s’en accommodent, ce n’est pas une méthode adaptée aux plus jeunes, en plein pic de fertilité, ou à ceux qui veulent éviter à tout prix une grossesse non désirée. 

Les méthodes hormonales : peu médiatisées, mais efficace

Si les laboratoires pharmaceutiques restent sceptiques quant à la possibilité d’une pilule hormonale masculine, les injections hebdomadaires de testostérone ont prouvé leur efficacité. En augmentant le taux de cette hormone dans le sang, la production de spermatozoïdes diminue drastiquement, puis s’arrête. Ce traitement met toutefois du temps à se mettre en place : la contraception n’est considérée comme fiable qu’au bout de trois mois et nécessite des spermogrammes réguliers, afin de s’assurer de son efficacité. Les piqûres sont auto-administrables et coûtent une dizaine d’euros par semaine, en pharmacie. Bien sûr, un suivi par un professionnel de santé est indispensable tout au long du traitement. L’OMS recommande pour l’instant un usage limité à dix-huit mois, chez les hommes en bonne santé. Comme tout traitement hormonal, les injections de testostérone peuvent produire des effets secondaires, assez proches de ceux provoqués par la pilule contraceptive féminine, et variables d’un individu à l’autre. Des risques cardio-vasculaires, de cholestérol ont été pointés du doigt, mais ce sont finalement les mêmes risques auxquels sont exposées les millions de femmes qui prennent la pilule. 

Méthode thermique : le vent en poupe

Un autre moyen beaucoup plus simple et sans danger permet d’arrêter la production de spermatozoïdes : c’est la méthode thermique ou dite du “slip chauffant”. Explications : les testicules sont normalement maintenus à une température de 34°C, soit 3°C de moins que le reste du corps. En les plaquant contre la peau, leur température remonte à 37°C. Or, les spermatozoïdes ne peuvent être produits qu’à une température inférieure à 35°C. La production est donc arrêtée. Des sous-vêtements spécifiques pour remonter les testicules ont été développés. Ils doivent être portés quinze heures par jour, tous les jours. La méthode est généralement efficace au bout de trois mois, à condition d’évaluer la fertilité par un spermogramme. Ce dispositif n’est pas encore reconnu par les autorités sanitaires et très peu d’études sont disponibles. Mais les médecins ayant mis au point cette méthode espère lancer des essais cliniques dans un futur proche. 

Vasectomie : la contraception permanente

Bien que la stérilisation volontaire soit autorisée en France depuis 2001, moins de trois mille vasectomies sont pratiquées chaque année. Pourtant, il s’agit d’une opération bénigne et facile à réaliser sous anesthésie locale, qui ne nécessite pas d’hospitalisation. Les femmes françaises sont cinq fois plus nombreuses que les hommes à recourir à la contraception définitive, alors que la ligature des trompes est une opération lourde qui requiert un suivi particulier. 
La vasectomie est considérée comme une méthode de contraception définitive et est fiable à 99,8%. Un délai de réflexion de quatre mois est imposé avant l’intervention. Contrairement à la ligature des trompes, cette opération peut être réversible : en reconstituant les canaux déférents, les hommes ont 30 à 40% de chances de retrouver leur fertilité.  
La Sécurité sociale rembourse une partie des frais de la vasectomie. A la MCF, nous offrons à tous nos adhérents une participation supérieure au ticket modérateur, car la contraception, masculine comme féminine, est un enjeu de santé publique qui nous tient à coeur.

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