A beautiful young adult ethnic woman is pregnant and having an in-home medical check up with her nurse. The nurse is an older caucasian woman. She is checking the woman's belly and has her hand placed on her stomach while wearing a surgical mask because of COVID-19.

Sage-femme : un métier en manque de reconnaissance

“Le monde de demain naît entre nos mains” : cette phrase, aperçue dans les récentes manifestations de sages-femmes, résume des années de lutte pour un métier qui reste assez méconnu du grand public.  

Comment devient-on sage-femme ? 

Le métier de sage-femme ou maïticien (homme sage-femme) est une profession médicale à part entière : les sages-femmes ne sont ni des infirmières ni des aides-soignantes et ne sont pas rattachées aux professions paramédicales. Le diplôme d’Etat de sage-femme se prépare en quatre ans, en école spécialisée rattachée à un CH. Ce parcours est accessible après une LAC (Licence Accès Santé) ou un PASS (Parcours d’Accès Spécifique Santé), ou encore par passerelle pour les infirmiers ou élèves-infirmiers. Le numerus clausus a été remplacé par le numerus apertus, un nombre minimum d’étudiants qui permet de ne pas limiter les places. Une sage-femme a donc au minimum un bac +5 et peut passer différentes spécialisations comme la gynécologie préventive et contraceptive, la pédiatrie de maternité, l’ostéopathie, etc. En somme, leur niveau de formation est le même que celui des dentistes, par exemple, mais pour des rémunérations bien plus faibles et une reconnaissance moindre.
Les sages-femmes ne sont pas seulement formées aux gestes techniques : elles assurent un rôle relationnel très important pour la santé des femmes, mais aussi pour l’implication des jeunes parents, la transmission des gestes de soins au nouveau-né, l’aide à l’allaitement… 80% d’entre elles travaillent en hôpital ou clinique privée. 16% exercent en libéral et 4% en centre de planification familiale. 

Assurer la naissance… mais pas que

Les sages-femmes sont des spécialistes des grossesses normales. Elles en assurent le suivi, la préparation à la naissance et le déroulement de l’accouchement, en l’absence de pathologie. En cas de complications, elles sont chargées de passer le relais au gynécologue-obstétricien ou au chirurgien. Après l’accouchement, les sages-femmes continuent à prodiguer des soins à la mère et à l’enfant : vaccination, rééducation du périnée, etc.
Mais une partie de leur métier reste méconnue du grand public. Depuis 2009, les sages-femmes peuvent prendre en charge le suivi gynécologique des femmes, tout au long de leur vie. En l’absence de pathologie, elles peuvent : 

  • Pratiquer des échographies
  • Réaliser des IVG médicamenteuses (depuis 2016)
  • Prescrire certains médicaments (vaccins, contraceptifs…)
  • Poser un DIU ou un implant
  • Prescrire un arrêt du travail ou un examen de contrôle ou de dépistage.

Les sages-femmes peuvent également assurer des consultations en tabacologie et prescrire des substituts nicotiniques aux femmes, mais aussi à leur entourage. Elles sont chargées d’orienter leurs patientes vers un spécialiste en cas de pathologie. 

Des icônes de l’actualité

Ce travail mal connu des sages-femmes est de plus en plus mis en avant par les intéressées, qui souffrent du manque de reconnaissance de leur métier. En effet, beaucoup de patientes ignorent qu’elles peuvent effectuer le suivi gynécologique tout au long de la vie, et pas seulement pendant la grossesse et l’accouchement. Ces compétences sont particulièrement utiles dans les déserts médicaux, pour renforcer l’accès aux soins, et ne sont malheureusement pas toujours connues. Pourtant, des voix s’élèvent dans la profession. C’est le cas de Chantal Birman, 70 ans, sage-femme libérale, vue au cinéma dans le documentaire A la vie. Ce film s’intéresse en particulier au suivi du post-partum, qui ne relève pas exactement de la gynécologie. La grossesse et l’accouchement sont des moments très médicalisés, où le suivi est constant, tandis que le post-partum se concentre surtout sur la santé du nouveau-né et peu sur l’état mental des femmes. Pourtant, comme le rappelle Chantal Birman, le suicide est la première cause de mortalité chez les jeunes mères.
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses sages-femmes se sont rassemblées pour mettre en avant leurs compétences et alerter sur leurs conditions de travail. C’est le cas de @la.sage.femme qui profite de son compte Instagram pour rappeler l’importance de son métier, qui ne se limite pas qu’aux gestes techniques. 

Pour aller plus loin

Sorcières, sages-femmes et infirmières – une histoire des femmes soignantes
Histoires de sages-femmes
Vies de sages-femmes
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