Comment détecter la perte d’autonomie ?

Dépendance et handicap Comment détecter la perte d’autonomie ?

Comment détecter la perte d’autonomie ?

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Un oubli, un verre tombé, une dégradation de la vue ou une mauvaise alimentation… Est-ce un épiphénomène ou s’agit-il de perte d’autonomie ? 

Comment définir la perte d’autonomie ? 

Il n’est pas facile d’identifier clairement le début de la perte d’autonomie. Il s’agit d’un processus au long cours, parfois difficile à détecter pour les proches. Souvent, c’est un accident qui alerte d’un début de dépendance, alors que celle-ci a déjà commencé depuis un moment. D’après l’INSEE, la perte d’autonomie survient autour de 78 ans pour les hommes et 83 ans pour les femmes. En France, le degré de dépendance est défini par la grille AGGIR. Elle est utilisée par les professionnels de santé, les services publics et les services d’aide à la personne, notamment dans le cadre de l’attribution de l’APA (Allocation Personnalisée Autonomie). Il existe six groupes. 

  • GIR 1 : une présence continue est nécessaire, c’est le stade le plus avancé. Il concerne les personnes immobilisées en fauteuil ou souffrant de problèmes psychiques invalidants. 
  • GIR 2 : une surveillance ou assistance permanente est requise pour la plupart des activités du quotidien. 
  • GIR 3 : une aide est nécessaire pour les soins corporels, mais les facultés psychiques ne sont pas altérées.
  • GIR 4 : une aide au quotidien pour la toilette et l’habillage, la préparation des repas est indispensable, plusieurs fois par jour, lorsque les capacités motrices sont en baisse. 
  • GIR 5 : pour les personnes ayant besoin d’aide ponctuelle pour la toilette et les tâches domestiques. 
  • GIR 6 : pas de dépendance.

Les signes qui doivent alerter

La dépendance peut se manifester par une baisse des capacités physiques. Elle survient notamment lorsque les problèmes de santé se multiplient : maladies chroniques, dégradation de la vue ou de l’audition, douleurs récurrentes… Des difficultés à se lever ou à marcher doivent également alerter : il peut s’agir d’un trouble de l’équilibre ou d’une perte de masse musculaire. Les tâches ménagères peuvent être difficiles à accomplir : faire le ménage, ranger, s’occuper des repas demande de l’énergie et une certaine forme physique. De même, la toilette quotidienne et les soins d’hygiène peuvent être difficiles à faire si la motricité est affectée. A ces causes physiologiques s’ajoute la baisse des capacités psychiques. Attention cependant à ne pas faire soi-même le diagnostic ! Beaucoup de symptômes de la perte d’autonomie sont liés à une affection physique. Par exemple, l’isolement social peut s’expliquer par la baisse de l’audition, la fatigue, des difficultés à se déplacer… De même, avoir du mal à cuisiner soi-même peut être le résultat de plusieurs causes : baisse de l’appétit due à l’avancée en âge, problème de motricité, manque de contact social… Néanmoins, certains symptômes sont directement liés à la santé mentale. Ne pas reconnaître un proche ou un lieu, perdre la notion du temps sont des signes qui doivent alerter car ils peuvent être liés à une maladie neuro-dégénérative. L’humeur peut également être altérée et la survenue de la dépendance peut s’accompagner d’états dépressifs. Il faut alors surveiller l’état mental de la personne : tristesse, fatigue, désintérêt, perte de poids… 

Comment anticiper la dépendance ?

L’avancée en âge se prépare tout au long de la vie. Avoir une activité physique régulière, par exemple, aide à conserver sa mobilité, à prévenir certaines maladies chroniques et à entretenir sa santé mentale. Il n’est pas forcément nécessaire de s’installer en résidence spécialisée dès les premiers jours de sa retraite, mais entretenir son logement au fil des ans peut aider à prévenir la perte d’autonomie. Installer une douche à l’italienne, adapter l’éclairage ou installer une rampe sont autant de petits travaux qui aident à limiter le risque d’accident et à se sentir plus à l’aise chez soi. A noter que les hommes sont plus touchés par la dépendance que les femmes, notamment parce que les générations précédentes n’ont que peu poussé les hommes à entretenir un logement seuls. Certains sont forcés, à plus de 80 ans, à cuisiner, faire la vaisselle, la lessive ou le ménage pour la première fois de leur vie. L’isolement est facteur important de dépendance. Dès que vous repérez un symptôme de la perte d’autonomie chez un proche, encouragez-le à consulter son médecin. Celui-ci pourra établir un bilan gérontologique et proposer des solutions comme l’adaptation du logement, un traitement médical ou une aide à domicile. Il peut être difficile d’assumer sa perte d’autonomie face à ses proches. C’est pourquoi il est recommandé d’en parler avec tact et douceur et de laisser les professionnels de santé poser un diagnostic. 

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