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Chirurgie esthétique : des opérations en hausse, mais des dangers bien réels

Les années 2020 auront vu, en plus de l’épidémie de Covid, l’explosion de la chirurgie esthétique. Les opérations sont des plus en plus demandées, mais ont parfois de graves conséquences sur la qualité de vie des patients. 

Le phénomène : pourquoi une telle hausse des interventions esthétiques ? 

Depuis le confinement, les opérations de chirurgie esthétique ont augmenté de près de 40%. Et pour cause : le regard sur ces interventions a changé. Alors qu’il y a encore dix ans, célébrités comme anonymes s’en cachaient, “passer sous le scalpel” n’est plus un tabou. De nombreuses personnalités du web s’expriment sur le sujet, allant parfois jusqu’à documenter leurs interventions sur les réseaux sociaux. 

Depuis dix ans, de nouvelles pratiques se sont également développées. Aujourd’hui, les médecins esthétiques interviennent sur tout le corps, avec des procédés plus ou moins invasifs. D’après l’ISAPS (International Society of Aesthetic Plastic Surgery), réuni en 2023, l’intervention qui a connu la plus forte hausse (+56,8%) est l’augmentation du volume fessier, une opération pourtant douloureuse et considérée par les médecins français comme plutôt dangereuse. De même, les opérations les plus populaires (chirurgie des paupières, lifting mammaire ou abdominoplastie) sont loin d’être anodines. Mais les interventions qui se développent le plus sont les injections de botox, d’acide hyaluronique, l’épilation définitive ou encore le peeling. Bien que peu invasifs, ces actes peuvent grandement affecter la qualité de la peau et doivent être pratiqués dans le respect des recommandations des autorités de santé pour éviter infections, nécroses, apparitions de taches ou encore brûlures. 

Les dangers des interventions esthétiques

Toute intervention chirurgicale ou médicale, quel que soit son objectif, pose des risques. C’est au médecin d’évaluer ces risques, de faire le nécessaire pour les prévenir et d’informer le patient des règles à suivre pour préserver sa santé. 

Si la chirurgie esthétique intéressait auparavant les plus de 50 ans, les médecins voient maintenant des jeunes de 20 ans à la recherche du “corps parfait” et prêts à subir plusieurs interventions pour y parvenir. Problème : même une intervention non invasive comme une injection pose des risques, parfois difficiles à appréhender pour des jeunes. L’utilisation de seringues mal stérilisées ou de produits non traçables, comme cela arrive parfois à l’étranger ou dans des cabinets clandestins, peut entraîner des infections, des nécroses, voire l’amputation d’un morceau de lèvre ou de nez. 

Les opérations chirurgicales, qu’elles concernent le corps ou le visage, présentent encore plus de risques pour la santé. L’anesthésie générale exigée pour certaines interventions ne doit jamais être prise à la légère et des soins post-opératoires doivent être prescrits au patient. Il existe en effet des opérations particulièrement délicates comme la chirurgie des paupières ou le lipofilling (injection de graisses) qui peuvent avoir de graves conséquences : infections, désunion des cicatrices, douleurs, chéloïdes, nécrose, troubles de la sensibilité, embolie graisseuse… 

Les risques spécifiques aux opérations à l’étranger

Turquie, Tunisie, Hongrie, Emirats arabes unis… Certains pays sont devenus des destinations de choix pour les Français en quête d’opérations à prix cassés. Ils sont plus de dix mille, chaque année, à franchir la frontière pour profiter de prestations jusqu’à 3 fois moins chères et largement mises en avant sur les réseaux sociaux. Car si les médecins français ont interdiction de faire de la publicité, les cabinets étrangers ne sont pas soumis aux mêmes lois et font souvent la promotion de leurs services sur les réseaux sociaux. 

Depuis 2020, un véritable tourisme de la chirurgie a vu le jour, parfois aux dépens des patients qui font appel à des praticiens aussi peu expérimentés que scrupuleux. Conséquence : plus d’un tiers des Français opérés à l’étranger subissent des séquelles plus ou moins graves. 

En effet, le corps médical à l’étranger n’est pas soumis aux mêmes réglementations. Par exemple, en France, il est interdit d’ôter plus de 10% de la surface corporelle d’un patient dans le cadre d’une lipoaspiration, pour limiter le traumatisme et favoriser un meilleur rétablissement post-opératoire. Cette limite n’est pas en vigueur dans tous les pays. De même, certaines interventions hasardeuses, comme la dépigmentation de l’iris, qui peut altérer la vue, sont interdites en France, mais accessibles à l’étranger, à des sommes parfois très modiques. 

Si de plus en plus de Français cèdent aux sirènes de ce tourisme esthétique, il devient urgent d’inverser la tendance. 

Comment limiter les dégâts ? 

  • Ne pas confondre chirurgie esthétique et chirurgie réparatrice : les aspects physiques handicapants nécessitant une intervention (tablier abdominal, oreilles décollées…) relèvent de la médecine réparatrice et sont pris en charge par l’Assurance maladie. Pas besoin d’aller se faire opérer à l’étranger pour ces interventions ! Parlez-en à votre médecin. 
  • Un médecin sérieux ne peut pas être “taggé” ou affiché par un influenceur, ni nouer de partenariat avec celui-ci, sous peine de poursuites judiciaires. 
  • La dysmorphophobie ne se soigne pas avec des opérations, mais avec un suivi psychologique adapté. Si vous ou un de vos proches souffrez de complexes trop lourds, consultez un psychiatre expert dans ce domaine. 
  • Attention aux soins dentaires esthétiques : blanchiment ou facettes ne sont pas des actes anodins et doivent être faits par un professionnel de santé agréé.

Source : étude de la Société internationale de chirurgie plastique esthétique (ISAPS)

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