Tabagisme : les derniers chiffres

Tabagisme Tabagisme : les derniers chiffres

Tabagisme : les derniers chiffres

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Alors que la consommation de tabac a significativement baissé de 2014 à 2019, les chiffres stagnent depuis 2020. Comment le tabagisme évolue-t-il en France ? Quelles mesures pourraient être mises en place dans les prochaines années ? 

Depuis la pandémie, le tabagisme reste stable

Entre 2014 et 2019, la population française a connu une baisse importante du tabagisme, passant de 29,4% de fumeurs à 24%. En 2019, 15 millions de Français sont fumeurs, dont 12 millions fument tous les jours. En 2023, ces chiffres restent sensiblement les mêmes. Un niveau qui reste très élevé, alors que le tabac est la première cause de mortalité évitable en France. 

Mais pourquoi la baisse ne s’est-elle pas poursuivie ? Pour Santé Publique France, le constat est sans appel : la pandémie a apporté son lot d’anxiété et d’incertitudes, favorisant le stress, facteur important du tabagisme. En outre, pendant les confinements, certaines actions de terrain n’ont pas pu être menées, alors qu’elles aident de nombreux Français à arrêter la cigarette, et ce chaque année. Ce phénomène s’est aussi observé en Italie et aux Pays-Bas, alors que les Etats-Unis, frappés plus tard par la Covid, ont vu leur consommation de tabac baisser, même en 2020. 

Le vapotage gagne des adeptes

Présenté comme une alternative moins dangereuse à la cigarette et comme un outil de sevrage, la cigarette électronique est de plus en plus utilisée depuis 2016. Cependant, les experts peinent à se mettre d’accord sur ses qualités ou ses défauts. 

Certains estiment que c’est l’arrêt du tabac qui passe avant tout : la cigarette électronique ne contient pas de goudron, ne dégage pas de monoxyde de carbone ou autres substances cancérigènes. Si elle permet l’arrêt total du tabac et aide au sevrage nicotinique, c’est une solution recevable pour une partie des tabacologues. 

Au contraire, d’autres spécialistes voient la vapote comme une porte d’entrée vers le tabagisme et considèrent qu’elle n’aide pas à l’arrêt du tabac ou au sevrage nicotinique, certains vapoteurs se remettant à fumer après une période d’arrêt. 

A noter que la cigarette électronique ne devrait être utilisée que dans le cadre du sevrage tabagique et n’est pas destinée à un autre type d’usage. De même, ses utilisateurs doivent veiller à utiliser du matériel adapté et des liquides fabriqués en Europe, respectant les prérogatives de l’UE sur la composition des liquides de vape. 

La prévalence du tabagisme dans la société française

Tous les Français ne sont pas égaux face au tabagisme. La consommation de tabac est d’autant plus élevée que le niveau de diplôme est faible : 30,8% des personnes sans diplômes sont fumeuses contre 16,8% des Français ayant un diplôme supérieur au bac. De même, malgré la hausse du prix du tabac, la consommation est plus importante dans le tiers le plus pauvre de la population et chez les personnes au chômage (42,3% des actifs au chômage sont fumeurs). Le tabagisme reste également plus fréquent chez les hommes que chez les femmes : 27,4% des hommes sont fumeurs contre 21% des femmes. 

Chez les jeunes, on retrouve des chiffres assez comparables : un quart d’entre eux sont des fumeurs quotidiens, avec une consommation à peu près égale entre garçons et filles. 

Vers de nouvelles mesures pour faire baisser le tabagisme ?

Désireux de relancer une baisse importante du tabagisme, les pouvoirs publics se penchent sur plusieurs solutions pour passer à 5% de fumeurs dans la population d’ici 2032. La hausse des taxes est considérée comme une arme efficace et a montré son potentiel depuis les dix dernières années : le prix du paquet de cigarettes pourrait donc augmenter de 10% chaque année. La vente de tabac pourrait aussi être interdite aux moins de 21 ans. 

Une autre idée, plutôt inédite, commence à être étudiée : l’interdiction des filtres sur les cigarettes. Ceux-ci ne protègent pas les poumons et sont nocifs pour l’environnement. Ils assurent en revanche un rôle important sur le goût et rendent le tabac moins âcre : ils favorisent ainsi l’initiation au tabagisme. Des espaces sans tabac pourraient, de même, être mis en place sur certaines places, les terrasses, les parcs ou stades. 

Nul doute : les pouvoirs publics continueront à mettre en place tous les dispositifs nécessaires pour favoriser le sevrage tabagique et, à terme, l’arrivée des premières générations sans tabac.

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